Quand on s’expatrie au Japon, travailler devient souvent une nécessité. La gestion de son budget est bien plus cruciale que lorsque l’on souhaite rester quelques semaines en tant que touriste. Ayant quitté la France pour m’installer à Tokyo, je parle en connaissance de cause !

Que ce soit pour financer vos études, explorer le pays plus en profondeur, ou tout simplement vivre une aventure à l’étranger, avoir des notions autour du SMIC japonais et savoir s’il est possible de bien vivre avec ce salaire est essentiel.

Le Japon n’a pas qu’un seul salaire minimum. Le salaire minimum national est de 1 102 $ par mois, avec des variations régionales comme à Tokyo où il atteint 1 013 yens par heure (environ 8 €).

 

Le SMIC au Japon : Une réalité différente de l’Occident

Quand je suis arrivé au Japon, j’ai vite réalisé que le SMIC japonais n’a rien à voir avec celui de la France ou d’autres pays occidentaux. Ici, le salaire minimum n’est d’ailleurs pas le même partout : il change selon les préfectures !

En 2024, le SMIC moyen est d’environ 1 004 yens par heure (environ 6,50 €), mais ça peut varier :

Tokyo, par exemple, a le salaire minimum le plus élevé à environ 1 013 yens (environ 8 €) par heure.
Okinawa ou Kochi, par contre, ont le plus bas, à environ 853 yens (environ 5,60 €) par heure.

Le salaire minimum à Tokyo est presque 25 % plus élevé qu’à Okinawa ! Cette différence reflète le coût de la vie plus élevé dans la capitale.

Quand on entend ces chiffres, on peut se dire que ça ne fait vraiment pas beaucoup, surtout avec le coût de la vie à Tokyo ! Mais ne vous laissez pas décourager tout de suite. Je vous explique.

 

Pourquoi travailler est souvent indispensable pour les expatriés ?

À moins que vous n’ayez une bourse d’études ou que vous soyez financé par une entreprise, il est très courant de devoir travailler en tant qu’expatrié au Japon. Même si vous êtes là pour étudier ou découvrir la culture, travailler quelques heures par semaine peut vous aider à boucler vos fins de mois et, soyons honnêtes, c’est souvent indispensable.

Voici pourquoi :

Coût de la vie élevé : À Tokyo, par exemple, le loyer d’un petit studio tourne autour de 70 000 à 100 000 yens (450 à 650 €). Ajoutez à cela les frais de transport, l’alimentation, et d’autres dépenses courantes, et vous comprenez vite que vivre sans revenus supplémentaires est difficile.
Expérience culturelle : Travailler, même à temps partiel, vous permet de mieux comprendre la culture locale, d’améliorer votre japonais, et de vous intégrer plus facilement.
Opportunités limitées sans revenu : Sans revenu stable, vous risquez de devoir constamment surveiller vos dépenses, ce qui peut limiter votre expérience du Japon.

 

Peut-on bien vivre avec un SMIC japonais ?

D’après moi, vivre avec un SMIC japonais, c’est tout à fait possible, mais ça demande toutefois quelques ajustements. Voici ce que j’ai appris :

Budgéter est essentiel : À Tokyo, avec un salaire au SMIC, il faut bien gérer son budget. J’ai appris à acheter des produits en promotion, à cuisiner à la maison et à éviter de manger dehors tous les jours. Par exemple, manger au restaurant peut coûter entre 800 et 1 500 yens (5 à 10 €) par repas, mais cuisiner soi-même revient beaucoup moins cher.

Choisir la bonne préfecture : Si vous n’êtes pas attaché à Tokyo, vivre dans une préfecture où le coût de la vie est moins élevé peut rendre l’expérience beaucoup plus agréable. À Fukuoka ou Sapporo, par exemple, les loyers sont plus bas, et même avec un SMIC, on peut s’en sortir un peu mieux.

Colocation et vie en communauté : Partager un appartement avec d’autres expatriés ou étudiants est une excellente manière de réduire les coûts. Non seulement c’est moins cher, mais cela permet aussi de se sentir moins seul.

Recommandation personnelle : Pour économiser encore plus, inscrivez-vous sur des groupes Facebook d’expatriés, ou des forums, pour trouver des bons plans et des colocations à des tarifs abordables.

 

Quels sont les types d’emplois accessibles aux expatriés ?

La bonne nouvelle, c’est qu’il y a plusieurs types d’emplois accessibles même avec un niveau de japonais débutant :

Enseigner l’anglais : C’est sans doute l’un des emplois les plus courants pour les étrangers. Le salaire est souvent supérieur au SMIC, surtout dans les grandes villes.
Travail en restauration ou en vente : Travailler dans un café, un restaurant, ou un magasin est aussi une option. Par contre, ces emplois payent généralement autour du SMIC, mais offrent une bonne opportunité pour pratiquer le japonais.
Freelance ou jobs en ligne : Si vous avez des compétences en traduction, en écriture, ou en marketing digital, le freelance peut être une excellente manière de compléter vos revenus tout en travaillant depuis chez vous.

 

Mon conseil d’expatrié : Est-ce que ça vaut le coup ?

Tout dépend encore une fois de vos attentes. D’un point de vue financier, avec un peu de débrouillardise, de la flexibilité et une gestion rigoureuse de votre budget, l’expérience peut être à la fois enrichissante et formatrice. Au-delà du salaire, travailler au Japon peut vous montrer une nouvelle facette du pays, et voir un fragment de la culture japonaise que vous n’aurez jamais vu en tant que touriste.

Conseils pratiques :

Préparez un budget réaliste avant de partir. L’idéal est de partir en ayant déjà une somme sur son compte en banque qui puisse faire office de « matelas de sécurité ». Ainsi, même si vous ne trouvez pas de travail dans les premières semaines, ou que vous décidez de le quitter, vous aurez toujours de quoi vivre le temps de passer à un plan B.
Apprenez les bases du japonais pour augmenter vos opportunités d’emploi. C’est vraiment LA chose sur laquelle vous devez travailler avant d’arriver au Japon, puis à votre arrivée. Partez du postulat que personne ne vous attend au Japon. Parler la langue locale est vraiment un « game changer » pour trouver du travail bien évidemment.
Renseignez-vous sur le coût de la vie dans différentes préfectures.
Envisagez des options de logement alternatives comme la colocation.

 

Le taux de change est favorable aux français depuis quelques années lors d’un voyage au Japon, car le YEN s’est beaucoup dévalué sur les dernières années. Vous pouvez voir le taux de change, par exemple de JPY en EUR, ci-dessous afin de vous faire une idée en temps réel.